Thèse de doctorat débutée en 2020
Sous la direction de Aysegül Cankat
Thèse fiancée par une bourse doctorale du LabEx AE&CC
Dans un contexte d’incertitudes (et de risques) multiples, en quoi les marges sont-elles porteuses d’habitabilité ? Comment les outils de l’architecte, notamment les différents modes de représentations, permettent-ils de révéler ces différentes qualités de l’habiter pour mieux en penser les outils conceptuels qui engagent et questionnent les transformations à différentes échelles ? Etudier les marges des territoires métropolitains à partir des différentes dimensions de l’habitabilité permet de renouveler la pensée du projet. Nous envisageons les marges comme des territoires spécifiques, porteurs de qualités physiques, les rendant disponibles pour les aléas et les imprévus climatiques, et de qualités sociales, comme lieux d’auto-détermination, de liberté et d’interactions, autant de qualités résilientes et humaines. En interrogeant le contexte d’incertitudes, ce sont les indicateurs de l’urgence climatique, du réchauffement, de la montée des eaux, des aléas naturels, de l’urbanisation ou encore de l’épuisement des ressources, du mal logement et de la biodiversité qui se cristallisent et se révèlent dans les marges. Leurs conditions spatiales, sociales et environnementales ont beaucoup à nous apprendre en tant qu’architecte. Les outils de représentation rendant visibles les différentes qualités de l’habiter, il est possible de produire un monde conceptuel, de la connaissance et des outils qui tiennent compte des qualités retenues. Ce faisant, l’objectif de ce travail est de produire une pensée sur le projet par les marges, ouvrant par la même occasion un champ de recherche en contexte d’incertitudes. Montevideo, capitale de l’Uruguay, constituera un territoire métropolitain d’études privilégié. Ses marges sont caractérisées par l’installation de l’habitat informel en bordure des cours d’eaux : aléas sous forme d’inondation ou de crue, biodiversité, dispositifs économes et espaces communs, évolutivité, réversibilité et adaptabilité de l’habitat face aux risques économiques et naturels en constituent les enjeux.
In a context of multiple uncertainties (and risks), how do margins contribute to habitability ? How do the architect’s tools, particularly the different modes of representation, make it possible to reveal these different qualities of living in order to better think about them, the conceptual tools that engage and question transformations at different scales ? Studying the margins of metropolitan territories from the different dimensions of livability makes it possible to renew the way of thinking about project. We consider margins as specific territories, carrying physical qualities, which make them available to climatic hazards and unforeseen events, and social qualities, such as places of self-determination, freedom and interaction, all of which are resilience and humane traits. By questioning the context of uncertainties, the indicators, amongst which are climatic urgency, global warming, rising water levels, natural hazards, urbanization, depletion of resources, poor housing and biodiversity, crystallize and reveal themselves within the margins. The latter’s spatial, social and environmental conditions have much to teach architects. With the tools of representation making understandable the different qualities of living in those spaces, it is possible to produce a conceptual world, putting together knowledge and tools that take into account the qualities retained. In doing so, the objective of this work is to produce a conceptualization of the project through the study of margins, opening up at the same time a field of research embedded in a context of uncertainties. Montevideo, the capital of Uruguay, will be a privileged metropolitan study area. Its margins are characterized by the installation of informal housing on the banks of rivers: hazards in the forms of flooding or flood, biodiversity, economical systems and common spaces, scalability, reversibility and adaptability of habitat facing economic and natural risks are the stakes.